5° Séance du séminaire « Penser les théories esthétiques du cinéma » 2022 - 2023
Marie Gueden (Chercheuse Paris 1) : L’Intelligence du cinématographe (1946) et les notes pour une « esthétique du cinéma » de Marcel L'Herbier
L’Intelligence du cinématographe (1946), commande de 1944, appartient à l’importante littérature du cinéma après-guerre et constitue un ensemble de « textes éparpillés » écrits par Marcel L’herbier, entre les années 1920 et les années 1940, et par d’autres des débuts du cinéma aux années 1940 relatifs à la « philosophie du spectacle d’écran » selon la formule de son auteur, fondateur de l’IDHEC en 1943. Ce texte d’« esthétique » du cinéma est ici appréhendé en regard d’autres « textes éparpillés » de L’Herbier, ses notes inédites pour une « esthétique du cinéma » conservées dans ses archives compilant des documents hétérogènes des années 1920 aux années 1950/60 voire 1970 qui déploient trois acceptions de l’esthétique du cinéma : l’art du film (l’être de l’œuvre d’art), la valeur de l’œuvre (l’être des valeurs) impliquant la critique d’art, et la recherche théorique autour des films, l’analyse de l’écriture des films.
Virgilio Mortari (Chercheur Paris 3, ATER Lyon 2) : L'Indice del realismo de Gianfranco Bettetini.
Figure peu étudiée, Gianfranco Bettetini a pourtant joué un rôle de premier plan en Italie, dès les années 1960, dans le développement des approches sémiologiques et plus en général académiques au cinéma – parmi ses élèves, on peut rappeler Francesco Casetti. Dans ses premiers textes, il s'efforce notamment de sortir de ce qu'il considère "l'impasse structuraliste", en s'appuyant sur la classification des signes proposée par Ch. S. Peirce et Ch. Morris. En développant cette perspective, L'indice del realismo (1971) se présente, non seulement comme une méthode d'analyse opératoire, mais aussi comme la tentative de s'insérer dans le débat sur le réalisme pour fournir une théorie de cette catégorie esthétique à partir des présupposés taxonomiques des sémiologues étasuniens.