Cinéma 1 et 2 de Gilles Deleuze, Judith Michalet

Cinéma 1 et 2  de Deleuze : une pensée anhistorique du cinéma ?
 
Si l’idée bazinienne d’une rupture historique instituée par le néoréalisme italien inspire Deleuze et lui permet de fonder sa distinction entre deux âges du cinéma – d’une part, le cinéma classique d’avant 1945, abordé dans L’Image-mouvement (1983), d’autre part, le cinéma moderne de l’après-guerre, traité dans L’Image-temps (1985) –, il semble que sa préoccupation pour l’historicisation du cinéma soit par ailleurs fort peu développée. Car ses deux ouvrages sur le cinéma font certainement partie de ceux qui « ont eu tendance à fuir l’histoire, afin de valoriser davantage la puissance autonome des images filmiques », selon les termes de la présentation de ce séminaire. Dans l’avant-propos de son diptyque, Deleuze écrit d’ailleurs d'emblée : « Cette étude n’est pas une histoire du cinéma. C’est une taxinomie, un essai de classification des images et des signes. » Proposant un parcours en 10 « points aveugles » de Cinéma 1 et 2, cette intervention questionnera les motifs de cette éviction notable de l’histoire du cinéma dans l’approche philosophique et l’esthétique cinématographique de Deleuze.

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